Le jour où j'ai perdu mon petit Victorinox Sportsman (après avoir perdu mon Spartan...), j'ai décidé d'en racheter un autre, mais cette fois en ayant l'intelligence de prendre un étui avec. Le seul souci, c'est que mon armurier n'avait que du Wenger en stock. N'ayant pas de préjugé particulier, j'ai décidé de prendre le modèle le plus proche du Sportsman, mais avec un étui en simili-cuir noir.
La bonne surprise, c'est que le Wenger coûte pratiquement vingt francs de moins que le Victorinox, que son étui est bien conçu... et que j'ai retrouvé peu de temps après mon Sportsman. J'ai donc pu faire une comparaison raisonnée des deux modèles.

Comme on le voit, les deux modèles ont sensiblement la même taille, avec un très léger avantage pour le Wenger, qui non seulement est un poil plus petit mais en plus à une lame plus large et légèrement plus longue.

Le Victorinox reprend la main sur le nombre d'accessoire, puisqu'il a en plus du cure-dents et de la petit pince, un tournevis cruciforme. Mais globalement, ce sont les mêmes modèles.

Au niveau de la lame, on pourrait préférer celle du Wenger (à gauche) qui est plus large et plus longue. Mais en fait, celle du Victorinox est plus épaisse, ce qui l'a rend apte à des travaux un peu plus durs. Les deux lames tranchent très bien et sont en inox, comme la plupart des pièces (je le pense, je n'ai jamais vu un de mes Victorinox rouiller).

Les deux lames vues de leur mauvais côté.

Les limes à ongle. Celle du Victorinox est plus pratique, elle est montée dans le bon sens, et l'onglier est sur la face cachée. Le bout pointu permet d'effectuer des petits travaux (enlever un joint par exemple) pour lesquels un tournevis ou une lame poseraient problème.

Le Wenger fait tout de suite plus cheap, on a assez peur d'abîmer la lime qui est vraiment fine.

A noter que l'anneau est assez mal placé et globalement inutile sur un couteau de ce genre. Le fait de le porter dans un étui est normalement suffisant pour éviter de perdre le couteau.

Les poinçons. Même problème que pour la lime, le poinçon du Wenger fait vraiment piètre figure par rapport à celui du Victorinox. De plus, le Sportsman a une sorte de tranchant qui permet une meilleure pénétration, alors que le Wenger a un bout arrondi qui ne doit surtout être efficace sur un bout de carton, mais n'a pas sa place pour percer le cuir d'un ceinturon épais. Par contre, la petite ouverture dans la plaquette est plutôt bien vue et très pratique.
Le tire-bouchon... je n'ai pas eu encore l'occasion d'utiliser celui du Wenger, mais celui du Victorinox fonctionne bien à condition d'être attentif à ce qu'on fait... sinon gare à la rupture de bouchon (vrille un peu courte).

Le tournevis. Le seul défaut de cet outil, c'est qu'il sert également de décapsuleur (ce dont je me moque, vu que j'ai toujours un briquet sur moi) et donc fait perdre presque un centimètre de longueur à la lame. Celui du Wenger est mieux conçu, mais la qualité est moins bonne, et semble moins adaptée à un travail intensif (ouvrir des placards techniques, par exemple). Par contre,l'anneau est très agaçant...

Pour améliorer le Victorinox, il n'est pas impossible que je me décide à meuler le décapsuleur.

L'ouvre-boîtes, dans les deux cas, pas super-pratique, mais mieux que rien. L'ouvre-boîte du Wenger est plus efficace, mais une fois de plus avec une qualité moins bonne que celle du Victorinox. De plus, sa forme lui enlève l'atout du tournevis cruciforme, pourtant très pratique.

Les ressorts et l'épaisseur de la lame. On voit là que toutes les améliorations du Wenger et son prix moins élevé se payent au niveau de la finition et de la qualité globale du couteau. La lame est moins épaisse, lui enlevant une certaine puissance de travail. Tout est assez clinquant, creux ou fin chez le Wenger, alors que le Victorinox laisse une impression de solidité, de compacité, de puissance (enfin, à son échelle, c'est pas un Spyderco non plus).

Le plastique utilisé pour les plaquettes du Wenger fait "toc", les ressorts de verouillage ne donnent pas cette impression de blocage ferme qu'on trouve sur le Victorinox.

Petit détail, le système de blocage des plaquettes, qui montre bien la légereté de la finition. Creux. C'est dommage, parce que le couteau peut rendre d'excellents services, j'en suis certain. Mais au niveau de la qualité perçue... Je suis persuadé de l'immense qualité des Victorinox (il m'est arrivé de couper un bouleau de vingt centimètres de diamètre avec la scie minuscule qu'on trouve sur ces couteaux... un petit quart d'heure de travail), et finalement, c'est le Sportsman qui est hébergé dans l'étui Wenger...

Même s'il coûte quelques euros de plus, c'est vraiment le Victorinox qui remporte la palme, haut la main.