Tutorial

Customiser son Opinel, c'est facile ! voici ma méthode. Tout d'abord, le plus facile, retailler le manche.

Tout est envisageable, mais le plus simple est de virer le busc à l'arrière du manche (à l'aide d'un cutter, puis de papier de verre à gros grains). On peut également échancrer le manche, de manière à attraper plus facilement la lame.

Si on modifie la lame (trou, par exemple), on peut également creuser un trou correspondant à celui de la lame.

Sur ce numéro 8 "Le Pointu", j'ai fait au plus simple. Disparition du busc, de manière à ce que la paume puisse prendre appui sur toute la longueur du manche, un peu comme sur les modèles "Effilés", polissage soigné et protection huile de lin/essence de thérébenthine. Il faut frotter, frotter, frotter. Et encore frotter. Nous allons utiliser essentiellement de l'encaustique domestique, à la cire d'abeille, de l'huile 3-en-1 ou équivalent, une bougie et un chiffon.

Nous allons essayer d'obtenir un effet plus riche. Il s'agit d'enduire le bois d'encaustique et de frotter vigoureusement.

Après avoir préparé le manche, il va falloir utiliser la chaleur d'une flamme de bougie pour durcir et assombrir le bois.

Le manche est amené en surface de la flamme, et un dégagement de fumée et de suie doit se produire.

Il n'est guère compliqué de faire courir la flamme sur tout le manche. Mais attention : il faut durcir et noircir... gare à la carbonisation ! En particulier sur les angles (passage de lame, etc.) qui vont avoir tendance à carboniser. Il faut bien surveiller.

Après seulement deux passages, voici l'effet obtenu. Il faut frotter assez régulièrement, comme pour un polissage, de manière à "étaler" la suie et la cire brûlée. Compter environ deux heures de polissage au chiffon pour l'ensemble de l'opération. C'est en partie ce polissage qui va donner ce côté satiné.

Il faut remettre régulièrement de la cire, tous les deux ou trois passages à la flamme. Voici comment doit être la cire après un passage de la bougie.

Attention : l'encaustique ça brûle ! Une opération de ce type peut ruiner entièrement le manche du couteau. Bien faire attention. Il est bon d'éviter ce type de flammes.

Voila un rendu après une petite heure de travail. Lorsque le manche est encore chaud, on peut huiler avec du trois-en-un. Laisser refroidir, recommencer l'opération jusqu'à ce qu'on soit satisfait du résultat. En général, il faut trois à quatre heures pour obtenir une surface très sombre, un peu comme du noyer.

Avantages de ce traitement : le bois se durcit, les grains se resserrent, le manche va moins se marquer s'il prend des coups. Si le polissage a été réussi, on obtient une finition lisse et satinée, un peu comme de la corne ; rien à voir avec la texture un peu rugueuse du vernis d'origine.

Les inconvénients : il faut prendre soin du bois très fréquemment. Utiliser de l'huile ou de la cire pour bien imperméabiliser. De plus le mécanisme a perdu son jeu avec les modifications de températures. Il faut donc le roder à nouveau.

Le rodage est assez rapide, il suffit de prendre un peu de sable fin ramassé sur une plage, de mélanger ce sable avec de l'huile et de le mettre dans le mécanisme.

Ouvrir et fermer la lame une centaine de fois redonne un mécanisme souple.