"Government is not the solution, it's the
problem."
- President Ronald Reagan, U.S.A. "All we want is to be left alone"
- President Jefferson Davis, C.S.A.
Les affiches vont et viennent, mais le mur sur lequel on les colle
demeure.
- Ernst Jünger, Eumeswil.
En vrac depuis vendredi : une soirée de samedi très sympa
à crapahuter dans l'Estérel, évocations diverses
(la loi du plus fort et le vae victis, seule validation effective des
idées, notre absence de légitimité tant que ne gagnons
pas, la nécessité de la légitime défense avant
que nous ne soyons définitivement écrasés...). Fin
dans un bar surréaliste, mais après tout, si nous ne voulions
pas être traités comme des touristes, il ne fallait pas s'habiller
comme des touristes. Le dimanche, repas chez une élue locale, très
sympa, grands moments de solitude. Je suis toujours étonné
de l'équilibre et de l'ancrage au réel des baby-fafs par
rapport à l'ensemble du milieu. Au milieu du repas, cours sur le
sida (le sujet reviendra plusieurs fois), et sur la distinction entre
homos passifs et actifs ("la voile et la vapeur, alors y a celui
qui prend dans la rondelle...").
Trois films ce dimanche : Matrix revolutions, bien mieux que le
second volet, assez sympa, mais je ne comprend toujours pas toute la panique
autour. Sera sans doute culte dans vingt ans. Quelques détails
rigolos, comme la soirée kinky dans le bunker de Lambert
Wilson ou le baby skin qui croit beaucoup en Néo et qui
va faire sauter la porte de la ville en s'emparant du battlemech
d'un capitaine tahitien (c'est d'ailleurs le héros le plus caucasien
de ce troisième épisode, ce qui explique sans doute son
crâne rasé, ses grosses chaussures et ses bretelles). Braquage
à l'italienne (qui, bien que son nom original l'implique, n'est
pas l'adieu à la scène de Rocco Sifredi). La Coccinelle
(à Monte-Carlo) et la Pontiac Firebird (K2000) ont
une nouvelle concurente : la BMW Mini, déclinée en trois
couleurs durant deux heures de cascades diverses. Assez rigolo. Le plus
drôle réside néanmoins dans les scènes coupées
qui valent leur pesant de cacahuètes. Enfin, Goodbye Lenin,
film un peu lourd sur la nostalgie du totalitarisme soviétique.
Quelques scènes amusantes, mais pas exceptionnel. Finalement, le
meilleur film de la semaine aura été Vingt-huit jours
après, de Boyle, qui est assez sympa. Ca vaut pas ses précédents,
mais ça reste très correct. Le plus stupéfiant restant
la métamorphose de l'acteur principal et le n'importe-quoi-tisme
généralisé de l'intrigue.
Musiques du jour : AM 180 (Grandaddy), Travail Famille Patrie
(Gogol 1er), Riders on the storm (The Doors).
Entre le service et le loisir, c'est à peine si je fais la
différence. L'un me plaît autant que l'autre. Ce qui réponde
à mon principe : éviter le temps mort, pas une minute sans
tension et vigilance de l'esprit. Quand on parvient à faire de
sa vie un jeu, on trouve du miel jusque dans l'ortie et la ciguë
; les contrariétés et les périls eux-mêmes
vous apportent leurs plaisirs.
- Ernst Jünger, Eumeswil.
Curieusement, nous sommes tous cancers dans ma boîte.
Astrologiquement, bien sûr. Quoique, à force de manipuler les
neurotoxs... Cela dit, je me suis rendu compte d'un truc amusant récemment
: je ne peux pas écouter mon horoscope à la radio ; il y a
toujours quelque chose qui me distrait au moment où j'écoute,
même si j'ai entendu tous les autres signes.
Retour peu frétillant après un nouveau crash
de ma machina. Je pense que pour le coup, je vais en avoir pour un
petit moment. Définitivement pas les sous pour me payer une nouvelle
carte-mère. Je vais tenter de tenir un rythme hebdomadaire, peut-être
plus, peut-être moins, mais dans tous les cas, c'est pas gagné.
Nouveau juron : par tous les seins de l'enfer. Je pense
que je vais finir sur un bûcher.
Dimanche dernier, scène extraordinaire dans mon village
: un embouteillage de Ferrari. Assez incroyable. Et je ne parle pas de dix
bagnoles égarées, il y en avait plus d'une cinquantaine (et
deux Diablo).
Il faut que je trouve le film Europa, Europa en dvd.
Ce film est assez excellent, même s'il rate sans doute son but initial,
la démonstration de la barbarie nazie.
Il faut que j'envisage la création d'une compilation
anti-Joyeuse Garde pour l'éventualité d'un prochain repas
où nous serions malencontrueusement invités ensembles. Je
pense qu'ils se méfieront plus, et que j'aurais dû mal à
leur braquer le micro cette fois - j'emmenerais donc Hubert, mon lecteur
de cd avec en guest-star : NTM, TurboNegro, Légion 88 et quelques
autres qui devraient couvrir les chants d'une France morte et enterrée
depuis longtemps (pour des raisons sanitaires, entre autres). Et une batte
de base-ball pour protéger mon droit à la liberté
d'expression.
Magie de Saint-Tropez le matin : un groupe de noctambules
qui bloquent la patrouille de nuit pour avoir des autographes des gendarmes
de Saint-Tropez - un autre groupe qui passe devant moi, ma pioche à
la main, en train d'écouter le mix de RivieraNight sur Radio Riviera
: "ouhaou, à Sintrope, même les travailleurs sont
lounge" - trois paons sortant du Byblos à six heures du matin
empruntant le passage clouté pour rejoindre la pelouse du parc de
la Citadelle.
L'Ange Bleu, association anti-pédophile, a bien l'intention
de se couvrir de ridicule en attaquant un magazine (Marie-Claire ?) accusé
selon eux de diffuser des photos pédo-porno. Entre autres, une gamine
suçant son pouce (suggestion de fellation !) et une autre cachant
des bijoux derrière son dos (suggestion de sodomie !). Je pense qu'on
atteint là le dernier grotesque, surtout lorsque des affaires atroces
de serial-killers explosent tous les jours.
Même si je roule dans une toute petite voiture et que
je tire essentiellement à la .22, il est important pour moi d'être
solidaire des grosses cylindrées et des gros calibres. Non seulement
parce qu'un jour je pourrais avoir envie de changer de catégorie
(ce ne serait pas la première fois), même si aujourd'hui je
suis très content du matériel que j'utilise. Mais surtout
parce que la logique des opposants de la liberté de circulation et
du droit des armes est totalitaire, et qu'ils s'attaquent dans tous les
cas aux libertés par la bande, prenant pour cible tout ce qui est
gros et lourd avant de s'attaquer aux petits et au léger. Ces gens-là
ne veulent pas notre bien, en tout cas, pas le mien. Ce n'est pas pour protéger
l'environnement ou la sécurité qu'ils veulent supprimer les
voitures et les armes, mais bien pour mieux nous contrôler. C'est
beaucoup plus dur d'être mobile à vélo ou en bus qu'en
bagnole, et quand c'est le flic qui garde les armes, il obtient un pouvoir
tyrranique. Pour citer nos amis américains : guns control is not
about guns, it's about control.
A relire absolument, le Bonheur insoutenable d'Ira
Levin.
Je ne suis pas lunatique, mais quand je suis fatigué,
je suis beaucoup moins patient et j'ai moins tendance à prendre sur
moi, ce qui fait que beaucoup de gens croient que je m'énerve. Ce
qui n'est pas le cas : je suis d'action, et lorsque quelque chose me gène,
je fais deux sommations puis je tire dans le tas.
