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6 avril 2004


La république est vraiment corrompue jusqu'à la moelle. Et qu'elle choisisse régulièrement un escroc pour la représenter est la moindre des choses.
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Un petit assortiment de Matzneff :

"C'est parce que je n'ai pas la crainte de la solitude, même si elle m'est parfois à charge, que je n'éprouve pas le besoin d'imiter mes camarades de fac qui militent dans des mouvements : l'engagement, qu'il soit chrétien et marxiste, n'a souvent pas d'autre motif que la trouille de se retrouver seul, en tête à tête avec soi-même. Le groupe, ça distrait et ça tient chaud."

"Mauriac écrit dans son dernier Bloc-notes de juin : "L'adolescence, dans les classes aisées, est fasciste d'instinct."
Très vrai. Pour un coeur de quinze ans, le refus de la chiennerie alentour, le refus de la société forgée par les adultes prend volontiers une forme dure, afressive, fasciste. Peut-être est-ce un mal, je n'en sais rien, mais à qui la faute, sinon à la merde petite-bourgeoise qui nous cerne de tous côtés ?
Et puis quoi ? Nous sommes des enfants perdus. Le fascisme, comme le scoutisme d'ailleurs dont il est le visage extrème, est une manière d'échapper à la solitude. Ni lorsque j'avais quinze ans ni aujourd'hui cette manière n'a été, n'est la mienne. Mais je la comprends, car j'ai, moi aussi, la nostalgie d'une communauté chevaleresque, la nostalgie d'un Ordre."

"Quand on constate (en lisant sa correspondance) que Baudelaire a toute sa vie pataugé dans les ennuis d'argent, on frémit. Puis, si l'on songe que malgré sa pauvreté Baudelaire a pu se consacrer à son oeuvre, qu'il a eu une existence d'homme libre, de belles maîtresses, du haschich, des amis fidèles, on respire, soulagé. Et l'on se dit : si Baudelaire a pu vivre ainsi, pourquoi pas moi ?"

"3 septembre [1958]. Je fais la connaissance de Jean-Louis Foncine, à qui je dis d'emblée mon admiration pour le relais de la Chance au Roy. Nous parlons de cette nostalgie d'une chevalerie adolescente qui joue un si grand rôle dans ses livres. - Je lutte de toutes mes forces contre la termitière, me dit-il, et comme je crois qu'un groupe peut lui résister plus efficacement qu'un homme seul, je cherche à former des groupes, à faire naître des rêves dans l'âme des garçons. C'est pourquoi j'emploie souvent un langage fasciste. Le malheur du fasciste est d'avoir été dans les mains de primaires et de fous qui l'ont discrédité."

"La liberté et l'égalité, non seulement ne s'accordent pas, mais s'opposent résolument. En fait, seule la liberté compte. L'égalité, ce n'est pas important. Un homme intelligent n'a pas à souffrir de constater qu'il existe des gens plus beaux, plus riches et plus heureux que lui. L'essentiel, c'est ce que l'on est soi."

"J'aime les gares, j'aime les ports, j'aime les endroits où l'on part."

"Le soir, au restaurant de la plage, je vois souvent un capitaine parachutiste, au visage émacié et bronzé, à la courte barbe noire, aux cheveux tondus, au regard brûlant. Un ambigu de condottiere et de moine. Si hostile que je sois aux thèses de l'Algérie française, je ne peux nier la noblesse d'un tel combattant."

"Jusqu'à quand pourrai-je mener mon existence "ironique" ? C'est la seule question importante. C'est aussi la seule que je devrais m'interdire de me poser. Vivre l'instant. Vivre dans l'instant. Ne jamais songer au lendemain."

"L'homme dyonisiaque n'aime pas échouer. Comme les autres, il cherche le triomphe, mais, rencontrant la défaite, il découvre avec terreur et ivresse que celle-ci peut être voluptueuse. Nihiliste par occasion et non par volonté."

"8 septembre [1959]. A Toulon, je suis toujours frappé par la santé, la beauté des adolescents. Ce matin, à la plage du Mourillon, ce groupe de filles et de garçons âgés de dix à seize ans, le moindre d'entre eux joli à damner un saint. Race du soleil."

"Au reste, la querelle Orient/Occident ne me paraît pas devoir s'appliquer à l'Algérie. L'Afrique du Nord n'est ni orientale ni occidentale, elle est méditerranéenne. Ce qu'il faut ressusciter, c'est le mare nostrum, ce qu'il faut préserver, c'est le mode de vie méditerranéen qui depuis des millénaires est commun à tous les riverains, qu'ils soient grecs, arabes ou latins."

"L'amour est une cage, mais je n'aurais que faire d'une liberté qui serait absence d'amour. L'apathéia, très peu pour moi. Ce sont mes passions qui justifient ma vie. La doctrine de la délivrance des passions, qu'elle soit bouddhique, stoïque ou chrétienne, je n'en veux pas, je n'en voudrai jamais. Autant se laisser emmurer vivant. Je préfère mes délices et mes flammes."

"L'Etat, c'est le mal absolu ; le service de l'Etat, l'aliénation absolue. Il n'y a pas pour un esprit libre d'autre service sérieux que le service de sa propre destinée."

"Tirer au P.M. est un des meilleurs moments de la journée. Je m'amuse ferme."

"L'humilité me fait défaut, mais non le goût pour l'humiliation. ("Mon Dieu, mon Dieu, comme je suis RRRRRRusse !" s'exclama le comte en ajustant son monocle.)"

"Je suis plutôt timide, volontiers sauvage, et j'aime la solitude, mais dans le même temps je sais qu'il n'y a qu'un bien qui justifie la vie : ce sont les rencontres, ce sont les visages."

Gabriel Matzneff, Cette camisole de flammes, journal 1953-1962

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Attention aux élections européennes prochaines, parce que la prochaine frontière européenne sera musulmane. Et après, pourquoi pas le Maghreb, ou Israël en Europe ?

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De nouveau l'amalgame entre extrême-droite et collectionneurs d'armes. Ras-le-bol. Il est évident que ces pauvres gars vont servir de boucs-émissaires pour faire oublier le manque d'empressement du gouvernement à chasser les vrais terroristes (comment se fait-il qu'une cellule policière du ministère de l'Intérieur ait été fondée pour faire le lien entre trafic d'armes et extrême-droite ?). D'ailleurs, on se demande bien pourquoi les attentats de Madrid ou les meurtriers de Fallujah n'ont pas encore été mis en examen pour incitation à la haine raciale ?
Pour revenir au cas de ce dangereux réseau néo-nazi (tout de suite les grands mots, mais à force de crier au loup...), on s'imagine bien le contenu de la rafle : quelques Mauser en cinquième et huitième catégorie (soit des armes de chasse et des presse-papiers neutralisés), tout un tas de bayonnettes à moitié rouillées, peut-être un ou deux pistolets non déclarés. Vraiment de quoi déclencher une révolution. Il est à noter que la plupart de ces collectionneurs, mêmes s'ils sont également une belle brochette de salauds fascistes, vipères lubriques, etcaetera, sont essentiellement de paisibles citoyens (un opticien !) bien insérés dans la société civile, et sur lesquels on va pouvoir gloser et qu'on va pouvoir briser par tous les moyens possibles (même légaux). On notera également le peu d'empressement des médias à s'exprimer sur les vrais malades qui utilisent des armes pour des massacres de masse, comme le militant vert Richard Durn (un conseil municipal), l'islamiste-dealer qui a flingué quelques policiers et un adjoint au maire l'an dernier au lance-roquettes (!) et à l'arme automatique, ou cet autre militant nationaliste breton, qui, bourré, a débarqué dans un commissariat de police kalashnikov à la main.
Il faut être très clair : fachos, adhérez au C.E.P.E. Parce que demain ils viendront chez vous. Et s'ils veulent vous faire tomber, ils trouveront tous les prétextes possibles et imaginables.

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Ca y est : je monte à Paris ce week-end. 220 euros l'aller-retour en train, je trouve ça cher.